Frein pour les trains (1847)

Mémoires de l'Académie Royale des Sciences, belles lettres et arts de Lyon (1847) - Frein pour les trains

La demande du brevet d'invention a été déposée le 2 novembre 1847 avec proclamation le 22 avril 1848. (Bulletin des lois)

SOURCE LIEN : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411526t
 
Pages 188 à 191 BNF GALLICA


Résumé pris par la source de BNF :
 
"Le second frein, proposé par M. Roussy, se distingue par une idée tout-à-fait nouvelle.
Elle consiste à disposer symétriquement autour de l'axe de chaque roue trois secteurs, séparément mobiles autour de pivots et terminés par une courbure telle qu'en faisant tourner l'ensemble, leurs surfaces d'abord éloignées de la jante viennent s'appliquer contre sa face intérieure. Pour déterminer le mouvement de ces excentriques, M. Roussy se sert d'un poids que le conducteur, en lâchant un simple déclic, abandonne à lui-même et qui tombe jusqu'à ce que le frottement des surfaces des secteurs contre la concavité de la jante des roues, ait  fait cesser le mouvement de rotation.
On doit louer, dans cet appareil, la simplicité et la solidité du mécanisme, la facilité de la manœuvre et la rapidité de l'action. Ce frein a, en outre le grand avantage que la roue est pressée d'une manière symétrique de telle sorte que les tourillons de l'essieu ne s'y trouvent pas comme dans les freins ordinaires soumis à de brusques et fortes pressions.
Les observations précédentes suffisent pour montrer que les. freins imaginés par MM. Laignel et Roussy doivent être placés en première ligne, à raison des conditions de solidité, de simplicité et de facilité de manœuvre qu'ils présentent, et plus encore en considération des idées véritablement nouvelles dont ils sont des applications l'un et l'autre. M. Laignel est, en outre, depuis longtemps connu comme auteur d'autres inventions remarquables, telles, par exemple, que son système de parachocs ou chaînes à câbles, propres à amortir par la rupture successive de ces câbles l'intensité des forces vives à la rencontre d'un obstacle et le dispositif ingénieux et original au moyen duquel il neutralise les effets de la force centrifuge dans les courbes des chemins de fer.
Ces éminents services rendus à l'industrie ont récemment engagé l'Académie des sciences de l'Institut de France à décerner à M. Laignel le grand prix relatif aux arts insalubres et l'Académie de Lyon marchant modestement sur les traces de cette illustre Compagnie s'empressera de lui décerner l'une des médailles fondées par M. le duc de Plaisance, pour l'encouragement des découvertes utiles aux arts et à l'industrie.
Une même récompense nous paraît devoir être décernée à M. Roussy non pas seulement à raison de l'ingénieux système des freins qu'il propose, mais encore à cause des inventions diverses par lesquelles il s'est signalé.
Parmi ces inventions nous nous bornerons  signaler ici le brocard à double relief, de 120 centimètres de large, qu'il exécuta en 1827, en supprimant la moitié des cartons employés dans la méthode ordinaire et le régulateur dont il se sert avec un grand avantage pour tisser de fortes étoffes, et qui introduit dans la fabrication une homogénéité parfaite.
C'est avec un véritable bonheur que l'Académie se plaît à signaler et à récompenser le mérite de l'un de ces laborieux et modestes ouvriers qui ont si puissamment contribué au développement et à la prospérité de l'industrie lyonnaise de Lyon, et qui nonobstant les concurrences s'élevant de toute part sauront la maintenir dans le rang élevé qu'elle occupe."