La Tour Pitrat - Son histoire

Non loin de ce quartier je vais vous faire découvrir "la tour Pitrat".
Dans le patrimoine Croix-Roussien au XIXème siècle existait le Mont Sauvage proche de l'ancien hôpital de Saint François d'Assise, côté 1er arrondissement du Boulevard de la Croix-Rousse.

Mont sauvage (Bibliothèque Municipales de Lyon) :

L'impasse du Mont Sauvage est un escalier qui descend entre le prolongement de la rue Saint François d'Assise et arrive rue du Bon Pasteur.

historique Elle est ouverte en 1822. Le Mont Sauvage est un lieu-dit : c'est le point culminant de la Croix-Rousse. Quand la montée a été ouverte, la colline de la Croix-Rousse était encore sauvage. A la même époque, des voyageurs empruntant les collines de Tarare en arrivant à Lyon parlaient de "montagnes épouvantables".

 

Source Wikipedia 

Un riche entrepreneur Marseillais, exilé à Lyon, Mr Pitrat décide en 1827 de construire une tour sur son terrain de la Croix-Rousse.Pour réussir à voir la mer, une tour de 100 mètres, il voulait voir sa ville natale de sa fenêtre....

Rue Saint François d'Assise en 2023 :

Le 27 août 1828, en haut des Pentes de la Croix-Rousse, la Tour Pitrat, en cours de construction, s'effondre, tuant une fillette qui jouait à proximité.
Construite à l'initiative de Mr Pitrat, maçon qui s'était enrichi en construisant des habitats spécialement pour les canuts, elle devait à terme mesurer 100 mètres et permettre de voir le port de Marseille, ville natale de Pitrat, par temps clair...
Une chanson circule alors rapidement:
Babolat, sais-tu la nouvelle ?
La Tour Pitrat vient d's'abouser !
Bah ! J'crois qu'tu veux te gausser,
N'y a qu'un moment j'étais sur elle
Où s'que j'voyais le soleil de près,
Et comment qu'il avait l'nez fait.
Mais que veut donc dire « s'abouser » ? La définition est très imagée: s'effrondrer, tomber sans retenue, comme une ...
Malgré cette déconvenue, il persiste et érige une version plus modeste (30 mètres). Avec les matériaux inutilisés, il crée un restaurant, Les Délices de Beauregard, équipé de chambres pour se retirer en toute discrétion avec les filles de petite vertu employées par l'établissement. Bref, une maison close... Le tout sera détruit en 1874.

 

Vue en 2023 :

Paru dans le figaro du 2 Septembre 1828

" Dans ce numéro paru dans le Figaro est relaté l'incident de l'écroulement de la Tour Pitrat le mercredi 27 Aout 1828. Cette tour qui devait s'élever à 300 pieds de hauteur, était parvenue à 160 pieds, lorsqu'elle s'est écroulée. Des ouvriers ont constaté des crevasses dans le noyau de l'escalier, dont les marches tendaient à se détacher...... Une petite fille jouait près de là, a été, dit on, écrasée par les décombres ; des fouilles ont été entreprises aussitôt pour s'en assurer. On a dit qu'elle avait été retrouvée dans la soirée, et qu'elle n'avait pas été atteinte, mais ils ne pouvaient pas encore l'affirmer..."

 Source

Le Figaro : journal littéraire : théâtre, critique, sciences, arts, moeurs, nouvelles, scandale, économie domestique, biographie, bibliographie, modes, etc., etc.

Le Figaro : journal littéraire : théâtre, critique, sciences, arts, moeurs, nouvelles, scandale, économie domestique, biographie, bibliographie, modes, etc., etc. -- 1828-09-02 -- fascicules

https://gallica.bnf.fr

Lyon Souterrain - Observations archéologiques et géologiques faites dans cette vlle depuis 1794 jusqu'en 1836.
Ouvrage de 1846.

Dans cet ouvrage on découvre la géologie du terrain et la matière première qui a servi à la construction des remparts à la Croix-Rousse et de la Tour Pitrat.

"Des pierres ou roches granitiques qe les naturalistes nomment gneiss sont très bonnes pour les massifs de construction, lorsqu'elles sont liées par un ciment très solide.. Mr Pitrat s'en est servié pour élever sa tour collossale. Au sujet de la Tour Pitrat , il est bon de dire en pasant qu'on a reconnu, lorsqu'on a creusé pour ses fondements, des puits, des voûtes et d'autres vestiges relatifs à des fortifications qui avaient été ordonnées par Charles IX. On voit enore des souterrains et des restes de la Citadelle sur les hauteurs de la Rue Touret. Les puits dans cette partie, ont environ 80 piedes de profondeur, tandis que vers les Chartreux les sources d'eau n'en ont que 60..."

Source "Ouvrage souterrain 1846"

Carnet de voyage : Adolphe Blanqui, « Relation d'un voyage au midi de la France », Revue encyclopédique, Paris,‎ octobre 1828, p. 306-308.

Professeur à l'Athénée et à l'Ecole spéciale du commerce à Paris.

Dans son récit de voyage dans le sud de la France, Adolphe Blanqui, professeur parisien, raconte sa visite à Lyon. Il se trouvait à la Croix-Rousse pendant les travaux de la tour.... Je vous laisse découvrir ce récit ..... 

Revue du Lyonnais 1875

Deuxième période :

On achève la démolition de la Tour Pitrat à la Croix-Rousse 118ph13_3 (vers 1860)

Source Archives de Lyon


 
Source :
 
Livre Le Lyon de nos pères, Emmanuel Vingtrinier et Joannès Drevet, 1901, page 322 (dessin de Joannès Dreve) : la tour Pitrat, près des remparts de la Croix-Rousse, en 1863. (D'après un croquis de Paul Saint-Olive). Bibliothèque municipale de Ly

La Tour Pitrat en août 1864 par Paul Saint-Olive. Source Wikipedia.

A. Combe et Gabriel Charavay, Guide de l'étranger à Lyon, Charavay frères, 1847, p. 171.

Cette tour était si renommée qu’elle prêta son nom à deux autres instituts.
Tout d’abord, La Tour Pitrat est le nom d’un journal, qui fut édité pendant un peu plus d’un mois, de septembre à octobre 1865. Les exemplaires sont visibles dans les Collections de la Bibliothèque Municipale de Lyon

Enfin, la Tour Pitrat est actuellement le nom d’une école Maternelle et Élémentaire Privée : Saint-Nizier – Tour Pitrat Aux Lazaristes . Il s’agit d’une école de quartier au cœur de la presqu’île.

La rue où se trouvait la tour se nommait « rue de la Tour Pitrat », avant d'être rebaptisée « rue Saint-François-d'Assise » en 1858.

Comments

[Maeva]

Belles recherches